1927. Le
Mississipi est sorti de son lit et l’énorme crue menace de détruire la petite
ville de Chatterlee et ses environs. Les habitants se mobilisent pour protéger
leurs biens grâce à des digues. Cependant, l’une d’elles menace de céder. Tous
les ouvriers noirs, malgré l’abolition de l’esclavage, sont contraints et
forcés de travailler à sa consolidation, mais l’un d’eux s’enfuit. Une chasse à
l’homme s’en suit quand soudain, une lueur traverse le ciel et un étrange
vaisseau vient s’écraser contre la digue. Un immense colosse sort de l’engin.
Sa force est surhumaine. Il est noir. Un super-héros noir dans l’Amérique
ségrégationniste des années 20.
Tout comme dans la chanson de Billie Holiday à laquelle le titre
fait allusion, Strange Fruit nous fait passer un message. L’histoire
dénonce le Ku Klux Klan, la ségrégation, le racisme et l’inculture. L’histoire
peut manquer d’empathie car on peine à s’attacher à ce héro sans voix et dénué
d’émotion, dont on ignorera totalement ses aventures avant sa soudaine
apparition à Chatterlee. Cependant, si le récit manque de chaleur, l’histoire
n’en est pas moins captivante d’un bout à l’autre de l’album et paraît presque
trop courte. Le message qu’elle tente de faire passer est plus que jamais
actuel. Le tout est mis en valeur par un dessin magnifique, fluide et élégant,
tout en aquarelle. Une claque graphique.
Marie
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