Un mousquetaire, bretteur gascon, viril et ombrageux, grande
gueule et sûr de lui, est passé de l’autre côté du miroir : une potion l’a
fait rapetisser au point d’appartenir désormais à un monde d’êtres minuscules.
Un monde bien différent, peuplé de femmes et de philosophie, où l’on
prend du recul face à l’écriture, au dessin, à la vie, un monde un peu
désespéré. Le minuscule mousquetaire se retrouve à poser nu comme modèle devant
une assemblée féminine, grotesque avec sa bedaine et son sexe flasque à l’air.
Le vaillant guerrier n’est plus à l’aise du tout ; il geint et pleurniche.
Dans la seconde partie, Sfar se lâche plus encore avec
l’étrange aventure de la baignoire philosophique, et de l’amour lui aussi
philosophique – « et le débat philosophique relève souvent de la
branlette » affirme un personnage – tandis que le mousquetaire tombe
amoureux de la chef des cosaques, amour épique…
La troisième partie –on ne patine pas avec l’amour- nous
emmène dans les îles, l’une est peuplée de filles superbes et nues, l’autre est
déserte, une ambiance de Gauguin puis de Robinson Crusoe, où l’on surfe
jusqu’à…Londres !
L’épilogue est le retour du monde miniature où dominent les
femmes au monde grandeur nature…où les hommes ne dominent pas toujours.
Et toujours un dessin
foisonnant et des couleurs plaisantes pour ce récit rabelaisien d’un Cyrano
déprimé : quelle bonne idée d’avoir publié cette intégrale !
Signé Goulwen
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