mardi 11 septembre 2012

Dauvillier et Chapron : L’attentat, Glénat (BD d’après le roman de Yasmina Khadra) septembre 2012, 152 pages, 25,50 €




S’il est un conflit complexe, aux racines profondes, aux conséquences multiples, qui entraîne dans son maelström les peuples et les individus, c’est bien celui qui oppose Israéliens et Palestiniens. Tout aurait-il déjà été écrit sur le sujet ? Sauf peut-être l’impossibilité à dire l’indicible et à comprendre de l’intérieur l’incompréhensible, les ressorts de la haine entre deux peuples ? Comment les humiliations constantes, le besoin de vengeance récurrent, peuvent finir par primer sur l’amour, la liens familiaux les plus étroits, les sentiments les plus forts ?
Un médecin arabe israélien se trouve soudain violemment confronté aux réalités d’une guerre totale, quand il apprend le décès de sa femme dans un attentat-suicide, et qu’il découvre qu’elle était la kamikaze. Incompréhension totale, douleur extrême, il va chercher obstinément à comprendre ce qui a bien pu conduire à ce drame, et se lancer à corps perdu dans une quête qui ne peut aboutir qu’à plus de violence encore. La violence du conflit emporte tous les êtres, même ceux qui le refusent, l’espoir de la liberté détruit la joie de vivre…
C’était une vraie gageure de se lancer dans l’adaptation du superbe roman de Yasmina Khadra, le résultat est à la hauteur de l’ambition des auteurs de la BD : le scénario de Loïc Dauvillier est une remarquable déclinaison du roman initial, que viennent renforcer encore le dessin comme les couleurs de Glen Chapron, parfaitement en phase. La complexité dramatique des situations et des choix individuels est parfaitement rendue, à travers la tension des dialogues tranchants, la force des dessins sensibles, qui font palper toute la douleur de ce monde conflictuel.


Goulwen 

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