lundi 15 octobre 2012

Les amis de Pancho Villa de Léonard Chemineau et James Carlos Blake Rivages/Casterman/Noir, 2012.





L'histoire de Rodolfo Fierro collaborateur de Francisco "pancho" Villa, est celle d'un exécutant des basses oeuvres.

L'histoire d'un homme pas vraiment porté par des idéaux révolutionnaires. Ou pas ceux auxquels on pense d'habitude : l'égalité, la justice pour tous et la fin de l'exploitation d'une classe par une autre. Or si certains hommes ont foi en ces idéaux, cette bd montre que pour la majorité de ces guérilleros, et pour Fierro en particulier, ces convictions, cette croyance en une vie meilleure sont très minces. Il se complait plus dans cette anarchie, qui lui procure armes, nourriture, immunité et pouvoir.

On commence alors à comprendre la supercherie. Après la révolution et le retour de l'ordre (nouveau ou ancien) il redeviendra un moins que rien. Une nouvelle classe s'installera et prendra le relais. Dictant de nouvelles lois et un nouvel ordre, qui le remettront en prison. Pour obtenir un semblant de paix les révolutionnaires seront installés en fermiers et s'organiseront en mafia (il faut voir et lire le dernier chapitre, digne du parrain). Comment ne pas faire le rapprochement avec des révolutions plus proche dans le temps et dans l'espace. Tous unis contre un oppresseur, mais une fois celui-ci déchut, seul le plus habile politiquement prend le pouvoir, et souvent ne le partage pas.

James Carlos Blake décrit ces "héros" comme des hommes ayant une conscience politique très mince. Il les décrit plus comme des pillards, violeurs, que comme des héros romantiques de la révolution. Exit le côté glamour de ces hommes se battant jusqu'à la mort pour leurs idéaux et leurs convictions. Bonjour le "boucher" et sa cohorte de compadres, tous plus siphonnés les uns que les autres. La violence (sans effet d'hémoglobine) de ces guerilleros et l'absurdité de leurs actes sont traitées sans complaisance par l'auteur. Il doit y avoir une grande part de vérité dans cette description, mais cette histoire nous raconte une aventure humaine, peut être la plus courageuse : faire la révolution!

GORISTA

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