Polina ne doit pas être lu pour son originalité
dramaturgique. Une fois de plus, un auteur nous décrit la relation fidèle et
équivoque d’une élève envers son professeur. Mentor atypique, craint par ses
élèves, critiqué par ses pairs, mais adulé par quelques unes d’entre elles dont
Polina (son parcours est alors représenté en ellipse, de son plus jeune âge à
la confirmation de son talent).
Mais ne rejetons pas l’apparente banalité de l’intrigue, car
la beauté et la richesse prennent souvent leur source dans la simplicité. Un
réalisme qui nous touche directement, parce qu’il est humain et honnête, au
lieu d’être un labyrinthe d’artifices destiné à masquer un vide affectif.
Polina est une
œuvre entière, où un simple geste dépasse en sensibilité les traits trop lisses
des BD « bien propres ». La planche de la gifle par exemple, est
d’une puissance authentique, où la tension du corps du bourreau, tendu qu’une une
fraction de seconde, est parfaitement lisible sans être dessiné. Là est le
talent d’un auteur : faire voir ce qu’il ne montre pas. Car montrer, c’est
tricher.
Et Dieu sait (s’il existait) qu’on ne triche pas, avec la
danse…
Signé Brrr !
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