lundi 15 octobre 2012

Polina Bastien Vivès Edition Casterman (collection KSTR) Mars 2011







Polina ne doit pas être lu pour son originalité dramaturgique. Une fois de plus, un auteur nous décrit la relation fidèle et équivoque d’une élève envers son professeur. Mentor atypique, craint par ses élèves, critiqué par ses pairs, mais adulé par quelques unes d’entre elles dont Polina (son parcours est alors représenté en ellipse, de son plus jeune âge à la confirmation de son talent).
Mais ne rejetons pas l’apparente banalité de l’intrigue, car la beauté et la richesse prennent souvent leur source dans la simplicité. Un réalisme qui nous touche directement, parce qu’il est humain et honnête, au lieu d’être un labyrinthe d’artifices destiné à masquer un vide affectif.
Polina est une œuvre entière, où un simple geste dépasse en sensibilité les traits trop lisses des BD « bien propres ». La planche de la gifle par exemple, est d’une puissance authentique, où la tension du corps du bourreau, tendu qu’une une fraction de seconde, est parfaitement lisible sans être dessiné. Là est le talent d’un auteur : faire voir ce qu’il ne montre pas. Car montrer, c’est tricher.
Et Dieu sait (s’il existait) qu’on ne triche pas, avec la danse…
Signé Brrr !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire